Alors que les élections européennes de 2024 approchent, l’engagement des jeunes dans la politique reste une question cruciale. L’abstention pour le scrutin de ce dimanche est estimée entre 50 et 55 % selon les sondeurs. Pourtant, nombreux sont ceux qui choisissent de s’engager autrement qu’en votant. Ce phénomène montre différentes façons de participer activement à la société et d’influencer les décisions politiques.

Lors des dernières élections législatives, une abstention notable parmi les jeunes a été observée. Selon les chiffres, 71 % des 18-24 ans et 66 % des 25-34 ans ne sont pas allés voter au second tour, contre 69 % lors du premier tour. Jordan, un étudiant militant, résume ce sentiment en déclarant : « Je ne vois pas l’intérêt de voter juste pour voter. Je ne me sens pas représenté par les personnalités politiques ». Cette tendance est expliquée par la politologue Adelaide Zulfikarpasic, qui serait que les jeunes ne se retrouvent plus dans les propositions des candidats et de ce fait n’ont plus confiance en la politique.
Un tout autre engagement
Malgré leur réticence à voter, les jeunes ne sont pas pour autant déconnectés de la politique. Selon l’enquête « Jeunes en France » commanditée par The Conversation et réalisée par l’institut George(s) en octobre 2023, six jeunes sur dix âgés de 18 à 24 ans se déclarent engagés, dont 12 % se disent très engagés. Seul un tiers des jeunes (35 %) affirme n’avoir aucune intention d’engagement.
D’après Adelaide Zulfikarpasic, la jeunesse a toujours eu des formes de militantisme qui lui est propre. Ils s’engagent différemment, notamment à travers les manifestations. Les récentes mobilisations pour la Palestine ont vu une forte participation des jeunes. Anne, manifestante, y était et explique : « Ce n’est pas parce que cela ne me concerne pas directement que je ne dois pas me mobiliser pour les autres. Je me bats pour la liberté et les droits humains. » Ces actions directes permettent aux jeunes de faire entendre leur voix et de montrer leur solidarité.
L’engagement associatif est un autre moyen pour les jeunes de s’impliquer dans des causes qui leur tiennent à cœur. Les associations offrent aux jeunes des opportunités pour développer des compétences pratiques et avoir un impact direct à travers des projets divers. En participant à des débats, en organisant des ateliers ou en intervenant dans les écoles, ils partagent leurs connaissances et donnent envie à d’autres de s’engager.
Un engagement moderne
Une autre façon, plus dans l’air du temps, de s’engager est par le biais des réseaux sociaux. Cet outil permet de diffuser rapidement des idées et d’organiser plus facilement des campagnes et des mouvements. Léa, présidente de l’association de son école, affirme : « Les réseaux sociaux permettent de créer des communautés engagées et d’atteindre un public plus large pour des causes qui importent aux jeunes. Beaucoup de personnes republient nos posts alors qu’ils ne sont pas dans l’école. ». Des mouvements globaux comme #MeToo et Fridays for Future montrent comment des campagnes en ligne peuvent mobiliser massivement et provoquer des changements significatifs.
L’engagement des jeunes, aujourd’hui, se fait de biens des façons et va bien au-delà du simple fait de voter. Que ce soit à travers le militantisme, l’engagement associatif, les réseaux sociaux ou le volontariat, les jeunes trouvent des moyens divers et innovants pour participer activement à la société et faire basculer la société. Leur engagement démontre une volonté forte de contribuer à un monde meilleur et de défendre les causes qui leur tiennent à cœur, illustrant une nouvelle manière de défendre ses opinions à la veille des élections européennes de 2024.
Eva Pellerin-B