Ce jeudi se déroulait la commémoration du 80ᵉ anniversaire du débarquement en Normandie. Une nouvelle occasion pour Emmanuel Macron de rendre hommage à la mémoire des combattants du “D-Day”.

Emmanuel Macron rencontre un veteran américain sur la plage d’Omaha Beach en normandie Ludocovic Marin/afp
Joe Biden, le président Américain, Charles III le roi d’Angleterre ainsi que d’autres personnalités comme Volodymyr Zelensky, le président Ukrainien étaient présents en Normandie pour célébrer le 80ᵉ anniversaire du débarquement. De nombreuses cérémonies sont prévues pendant trois jours, très souvent en présence du président de la République Emmanuel Macron. Sa politique mémorielle a toujours été très intense pendant son mandat. “C’est un des présidents qui a le plus contribué en termes de mémoire et de commémoration” explique Julie, historienne travaillant dans le service publique*. La mémoire a toujours été un des axes importants de la politique d’Emmanuel Macron. En 2022, 60 ans après les accords d’Evian marquant la fin de la guerre d’Algérie, il expliquait : “J’entends souvent que, sur la question mémorielle et la question franco-algérienne, nous sommes sommés en permanence de choisir entre la fierté et la repentance. Moi, je veux la vérité, la reconnaissance, sinon on n’avancera jamais “. Son but est d’aller dans une politique mémorielle qui va dans un sens d’apaisement, mais aussi dans un sens de l’existence de mémoire plurielle c’est à dire inclure les différentes voix et souvenirs de groupes variés, souvent marginalisés ou sous-représentés. L’objectif étant de construire une compréhension plus complète et inclusive du passé.
Très impliqué sur les mémoires de la Seconde Guerre mondiale, il a intronisé au panthéon le résistant Missak Manouchian. “ Il y a une volonté de dire. Dire qu’il y a des étrangers qui ont participé à la libération du pays et à la résistance évidemment. Il y a aussi une volonté de montrer l’importance des communistes dans la résistance.”, témoigne Julie. Cette mémoire plurielle est encore représentée ce jeudi sur les plages de Normandie en accueillant les vétérans possiblement pour la dernière fois. “ C’est l’occasion de leur rendre hommage et de les remercier pour ce qu’ils ont fait. Souligner l’importance des alliés et de la coopération internationale dans les moments difficiles, dans les moments où l’on peut être amené à faire les bon ou mauvais choix “ indique Julie.
“Soyons dignes de ceux qui débarquèrent ici”
Malgré une volonté depuis des années d’utiliser la mémoire comme moyen d’apaisement, le contexte international actuel n’a pas échappé aux commémorations. Tout d’abord avec un discours du président Américain Joe Biden qui a fait un parallèle entre la Seconde Guerre mondiale et la guerre provoquée par le président Russe Vladimir Poutine qu’il a qualifié de “tyran” ainsi que de “dictateur”. Ce jeudi, Emmanuel Macron sur les plages d’Omaha Beach, surnommé “Omaha la sanglante” à cause du nombre de pertes importantes de troupes pendant le débarquement, a mentionné dans son discours le conflit en Ukraine. “Face à ceux qui prétendent changer les frontières par la force ou réécrire l’histoire, soyons dignes de ceux qui débarquèrent ici ». Il confirme le soir durant une interview sur TF1 et France 2 la similarité de ces commémorations et le débarquement par rapport à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. “On ne peut pas s’empêcher de faire un parallèle […] “La Russie a trahi les messages de la libération et du débarquement”. Vendredi, le président assistera à de nouvelles cérémonies où il sera fort probable de voir des allusions entre la mémoire du courage de nos anciens combattants et celui du peuple Ukrainien actuellement.
*Son nom a été modifié à sa demande pour préserver son anonymat
Olivier Brousse