La semaine de prévention du diabète qui se tient cette semaine du 1er au 8 juin en France est l’occasion de rappeler que le nombre de cas augmente dangereusement en France depuis plusieurs années.

Diagnostic du diabète à partir d’une goutte de sang. Adobe Stock / Andrey Popov.
Plus de 4 millions de personnes sont concernées en France par le diabète. Ce chiffre augmente continuellement depuis environ 20 ans. Le nombre de personnes atteintes de diabète de type 2, le plus fréquent, augmente de “3,5 % par an” et de “4,5 % pour le diabète de type 1”, précise Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération Française des Diabétiques (FFD). Un constat confirmé par la Fédération Française des Diabétiques : “La prévalence (part de la population, ndlr) de cette maladie chronique n’a cessé d’augmenter, passant de 5,6 % en 2015 à 6,07 % en 2021. Cette forte augmentation des cas de diabète permet d’affirmer que nous sommes face à une véritable épidémie”. Si la hausse du nombre de cas continue sur cette pente dangereuse, “520 000 personnes supplémentaires pourraient être atteintes par le diabète en 2027 par rapport à 2021”, indique la FFD.

Graphique de l’évolution du nombre de personnes atteintes de diabète en France. Fédération Française des Diabétiques.
En cause de l’augmentation inquiétante du nombre de cas, en particulier de diabète de type 2 : “notre mode de vie”, estime Jean-François Thébaut. Il pointe notamment “la sédentarité, le tabagisme, l’alimentation ultra-transformée ou encore le manque d’activité physique”. Car si le tabagisme diminue dans la population générale, ce n’est pas le cas chez les jeunes et les femmes. Et ce n’est pas le seul facteur de risque qui augmente chez les jeunes, chez qui “l’obésité croît et l’activité physique diminue”. Conséquence : “le diabète de type 2 devient de plus en plus précoce”, regrette le vice-président de la FFD.
Une maladie de plus en plus fréquente, mais un dépistage qui diminue
Des chiffres d’autant plus inquiétants qu’ils ne reflètent pas totalement la réalité. Jean-François Thébaut insiste d’ailleurs sur le fait qu’il “n’y a pas assez de dépistage”. Une étude menée par Sanofi avait même révélé que le dépistage du diabète diminue en France : “Alors que 56% des Français disaient avoir réalisé un dépistage en 2009, ils ne sont plus que 46% en 2023.”
Et cela peut avoir de graves conséquences, car le diabète est souvent détecté trop tard. “Une fois sur trois, le diabète est découvert à l’occasion d’une complication (infarctus, AVC, insuffisance rénale…)”, regrette-t-il. Si les symptômes du diabète de type 1 (envie d’uriner plus fréquente, perte de poids) sont “très précoces”, le diabète de type 2 est lui “totalement insidieux”. C’est pourquoi il est important de tester le taux de glycémie dans le sang aux âges clés de la vie. Et pour déterminer son risque de survenie de diabète dans les prochaines années, un questionnaire simple et rapide a été développé : le Findrisc.
Détecter la maladie le plus tôt possible est en effet particulièrement important. “Plus on prend le diabète tôt, plus les choses peuvent être réversibles, plus on évite les complications”, insiste le vice-président de la FFD. Dans le cas du diabète de type 2, il existe un “état de pré-diabète”. Si la maladie est détectée à ce stade précoce, il est possible “d’éviter que survienne le diabète”, grâce à une modification de son mode de vie. La Haute autorité de santé a d’ailleurs actualisé ses recommandations ce 6 juin 2024 et considère désormais “les thérapeutiques non médicamenteuses, dont l’activité physique”, comme un traitement de 1ère intention du diabète.
Nastasia Montel