Une vague d’orages se répand sur la France depuis jeudi. Cela cause un éclatement des grains de pollens en fines particules, qui se diffusent rapidement et pénètrent plus profondément dans le système respiratoire. Les personnes allergiques aux pollens et les asthmatiques font partie des plus à risques.

Photo prise par Justine Bonnery de l’agence Hans Lucas pour l’AFP
Éclairs, grêle, intempéries… et concentration de pollens renforcée. La salve d’orages qui a débuté jeudi sur les deux tiers sud du pays, du sud-ouest au nord-est, va faire grimper le risque d’asthme d’orage dès ce vendredi, sur fond de forte présence de pollens de graminées, a annoncé le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA). Ce vendredi, 23 départements sont toujours placés en vigilance jaune aux orages, une ceinture sud partant des Landes jusqu’aux Alpes.
« Ces conditions météorologiques, combinées aux fortes concentrations de pollens de graminées actuellement observées et prévues pour cette semaine (…), augmentent considérablement le risque d’asthme d’orage », explique-t-il dans un communiqué. L’association détaille les quantités maximales de pollens de graminées attendues ce vendredi, en particulier sur une large bande allant de la côte Atlantique à l’Alsace, ainsi que dans la quasi-totalité du quart sud-ouest.
Cette flambée de la diffusion de pollens s’explique par les conditions météorologiques : lors d’un orage, cette concentration « augmente rapidement près du sol avec les forts vents descendants qui amènent les pollens de graminées des couches d’air supérieures vers les couches d’air proches du sol », détaille le RNSA. Les pollens vont alors se remplir d’eau et éclater sous l’effet combiné de la forte humidité de l’air, des rafales et des variations de champ électrique dans l’atmosphère. Le communiqué précise qu’il « en résulte de fines particules allergisantes qui peuvent pénétrer encore plus profondément dans les poumons ».
Une réponse au taux de natalité alarmant
« Ce phénomène est lié à un mécanisme d’éclatement des grains de pollens en particules polliniques, avec une diffusion intense et rapide provoquée par les rafales de vent », explique aussi Santé publique France. S’il reste encore « peu fréquent » en France, il peut provoquer des conséquences graves sur la santé.
« Ce phénomène peut déclencher des crises graves de bronchospasmes », note ainsi le RNSA. L’asthme d’orage se manifeste en effet par des difficultés à respirer comparable à une crise d’asthme et se déclare surtout chez les personnes allergiques aux pollens de graminées et les personnes asthmatiques de manière générale, mais aussi les enfants et les jeunes adultes.
Et les crises peuvent s’avérer dangereuses. Durant ces épisodes, les services d’urgence « constatent une hausse des admissions pour des crises d’asthme chez les personnes allergiques ». En juin 2013 par exemple, lors d’un orage à Nantes, les appels à SOS Médecins pour crise d’asthme avaient bondi, grimpant à 152 sur quatre jours, contre 27 les quatre jours précédents, relève Santé publique France. L’an passé, une ruée aux urgences avait aussi été enregistrée à la mi-juin.
Les réflexes pour se protéger
Pour limiter au maximum le risque, le RNSA recommande de limiter ses sorties pendant les orages, « surtout au moment où le pollen est le plus susceptible d’être dispersé ». Il est aussi conseillé de fermer les fenêtres des habitations et des voitures pour éviter l’entrée de pollens. Quant aux personnes asthmatiques, elles doivent veiller à bien avoir leurs médicaments à portée de main et suivre à la lettre leurs prescriptions. En cas de symptôme d’asthme ou d’allergie, comme de la toux, un essoufflement ou une respiration sifflante, il faut consulter immédiatement un professionnel de santé.
Par Mathis LEVY-MARHIN avec Le Parisien et AFP