La Banque centrale européenne a annoncé, ce jeudi, qu’elle allait abaisser ses taux directeurs. Une décision qui pourrait avoir un impact direct sur le coût des emprunts dans toute la zone euro.

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La Banque centrale européenne a abaissé, ce jeudi 6 juin, ses taux d’intérêt, de 4 à 3,75 %. Pour les particuliers comme pour les entreprises, depuis six mois, les taux directeurs ont commencé à baisser de 4,45% en moyenne sur 20 ans en décembre 2023, ils sont passés à 3,80% en juin 2024. Ces taux plus intéressants sont proposés par les banques par anticipation de la décision de la BCE.
La Banque centrale européenne s’efforce de garantir la stabilité des prix dans la zone euro. Pour ce faire, elle utilise le levier des taux d’intérêt. Elle augmente ces derniers pour éviter la surchauffe, lorsqu’il y a de l’inflation. Et elle les baisse lorsque l’inflation ralentit, pour que l’économie ne se grippe pas. Après avoir dépassé 10 % en octobre 2022, l’inflation au sein de l’UE a ensuite progressivement ralenti, pour atteindre aujourd’hui 2,6 % sur un an. La BCE, qui a augmenté ses taux à dix reprises, estime donc qu’il est désormais temps de les baisser.
Un cercle vertueux
Avec cette baisse des taux, obtenir de l’argent va coûter moins cher aux banques, qui s’approvisionnent toutes auprès de la BCE. Elles répercuteront ensuite cette baisse à leurs clients, les emprunteurs, dont les taux d’intérêt pour un nouveau crédit à la consommation ou un nouveau crédit immobilier, seront moins élevés. Théoriquement, il devrait y avoir davantage de prêts accordés, donc davantage de consommation, d’investissements ou de ventes de biens immobiliers. Le délai entre l’évolution du taux de la BCE et son effet concret sur l’économie est estimé à un an.
Un agent immobilier voit les ventes repartir à la hausse. Le taux du Livret A, comme celui du livret de développement durable, est fixé à 3% jusqu’au 31 janvier 2025. Le gouvernement pourrait ensuite décider de l’abaisser si l’inflation se stabilise. La décision de baisser les taux de la Banque centrale européenne ne sera pas prise avant septembre 2024. « La BCE attend deux éléments : savoir où va l’inflation (…) et savoir ce que va faire la Banque centrale américaine, savoir si elle va baisser ses taux et quand », explique Christopher Dembik, économiste Pictet Am. Les économistes tablent sur une ou deux nouvelles baisses similaires d’ici à la fin de l’année 2024.
Une partie des économistes estiment que la Banque centrale européenne pourrait à nouveau baisser ses taux d’ici trois mois. D’autres observateurs pensent qu’elle le fera trois fois d’ici la fin de l’année. En tout état de cause, les taux poursuivront également leur baisse dans les banques françaises. Alors qu’ils sont aujourd’hui proches de 4 % pour un crédit immobilier sur 25 ans, il pourrait être ramené à 3,3 % en 2025.
Par Romane Laferté