Inter / Pol

Société

Sport

Culture

Reportages

Flash

Les précipitations des derniers mois auront eu raison de l’entrainement des Bleus dans la Seine. Le débit plus élevé que d’habitude a détérioré la qualité de l’eau selon les pouvoirs publics.

L’entrainement de l’équipe de France dans la Seine prévu le 10 juin n’aura pas lieu. Photo : Emmanuel Dunand / AFP

Ce ne sera « probablement » pas très bon avaient prévenu les pouvoirs publics. Ce n’est manifestement pas encore très bon. Si les résultats d’une première semaine d’analyses de la qualité de l’eau de la Seine, effectuées par la Ville de Paris et la préfecture de la région Ile-de-France en vue des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), ne sont pas encore officialisés, un événement donne la tendance du moment : le ministère des sports et des JOP a confirmé, vendredi 7 juin, une information de Radio France annonçant que l’équipe de France de natation marathon (natation en eau libre) a été contrainte d’annuler des entraînements qui étaient prévus lundi 10 juin dans la Seine.

Afin de s’assurer que les conditions seront réunies pour que les épreuves olympiques de triathlon et de natation marathon puissent avoir lieu à la fin du mois de juillet et au début du mois d’août, la Ville de Paris a fait savoir, il y a une semaine, qu’un bulletin hebdomadaire sur la qualité de l’eau du fleuve sera désormais publié. Il résumera les analyses effectuées au cours de la semaine précédente, réalisées à partir de huit points de prélèvements situés en amont du pont Alexandre III d’où s’élanceront les épreuves olympiques.

 

Les pouvoirs publics voient un retour à la normale dans les semaines qui suivent

Le fleuve « devrait mettre un peu de temps à se remettre dans une situation plus calme« , faisait valoir, au début de cette semaine, la préfecture de la région Ile-de-France, évoquant les pluies récentes, mais aussi les précipitations des derniers mois qui se traduisent notamment par un débit du fleuve élevé (proche de 400 mètres cubes par seconde, soit quatre fois une situation estivale « normale« ). Ce qui complique le fonctionnement des usines de traitement des eaux. Par ailleurs, les autorités insistaient, ces derniers jours, sur le fait que certains équipements clés dans l’assainissement des eaux, mis en place dans le cadre des lourds investissements publics consentis depuis 2016 (1,4 milliard d’euros) pour dépolluer le fleuve, n’ont pas encore pu produire leurs effets. Ils viennent tout juste d’être mis en service, ou ne le sont pas encore.

Le bassin de rétention proche de la gare d’Austerlitz à Paris – il doit stocker, en cas de fortes pluies, une partie des eaux usées et pluviales que le réseau d’égout déverse dans la Seine quand il est saturé – est ainsi opérationnel depuis la toute fin du mois de mai. Selon la préfecture de région, « nous ne sommes pas encore dans des conditions de baignabilité » et l’objectif, y rappelle-t-on, est d’abord que la qualité de l’eau soit suffisante lors des épreuves des Jeux, pas que le grand public puisse se baigner dans la Seine dès ce mois de juin ou même début juillet. Un tel rendez-vous n’est pas fixé avant 2025.

Au début du mois d’août 2023, la fédération internationale de natation avait dû annuler des épreuves tests de natation en eau libre en raison d’orages qui avaient entraîné la hausse de la pollution dans le fleuve et rendu impossible la baignade. Des épreuves tests de triathlon avaient également été annulées, notamment en raison du dysfonctionnement d’une vanne du réseau d’assainissement parisien.

 

Tobias Claiser avec Philippe Le Coeur