Selon le « Canard enchaîné », l’élu aurait augmenté le salaire d’un collaborateur afin qu’il en reverse une partie à son ex-adjointe Elisa Martin, désormais députée LFI.

Le maire de Grenoble, Eric Piolle, le 11 septembre 2021 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). (LUCAS BARIOULET / AFP)
Une enquête a été ouverte, mercredi 5 juin, contre Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble (Isère), à la suite d’un article du Canard enchaîné qui l’accuse d’avoir organisé un tour de passe-passe budgétaire pour verser indûment 16 800 euros à son ancienne première adjointe, a annoncé le parquet de Grenoble.
L’enquête pour « concussion » – un délit passible de 5 ans de prison et 500 000 euros d’amende – et « recel de ce délit » vise le maire Eric Piolle, son ancienne adjointe Elisa Martin, aujourd’hui députée LFI, et un intermédiaire, selon le procureur Eric Vaillant. Sollicités par l’AFP, ni la mairie de Grenoble, ni la députée n’ont réagi dans l’immédiat.
La pauvreté en héritage
Selon un rapport de l’Unicef, 440 millions d’enfants de moins de 5 ans, soit 66%, vivant dans une centaine de pays à revenus faibles et moyens n’ont pas accès à une alimentation nutritive et diversifiée chaque jour. Ils vivent donc en situation de « pauvreté alimentaire ». Parmi eux, 181 millions d’enfants, soit 27%, consomment au mieux des aliments de deux groupes.
Catherine Russell, la patronne de l’Unicef, alerte sur le fait que « ces enfants qui consomment seulement deux groupes alimentaires par jour, par exemple du riz et un peu de lait, ont 50% plus de probabilité de subir des formes graves de malnutrition ». Ces formes graves peuvent conduire à la mort, comme l’émaciation, un extrême amaigrissement.
Si ces enfants survivent et grandissent, « ils ne s’épanouissent pas. Ils réussissent moins bien à l’école, et à l’âge adulte, ils ont plus de mal à gagner leur vie, cela entretient un cycle de pauvreté de génération en génération », explique Harriet Torlesse, experte en nutrition.
Elle insiste sur le fait que « le cerveau, le cœur, le système immunitaire, importants pour le développement, pour la protection contre les maladies, dépendent des vitamines, des minéraux, des protéines.
Bien que les données ne soient pas disponibles pour les pays riches, il est probable que des enfants de foyers pauvres ne soient pas épargnés par les carences alimentaires.
Le rapport de l’Unicef met en lumière la situation particulièrement préoccupante à Gaza, où l’offensive israélienne déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre a mené « les systèmes alimentaires et de santé à l’effondrement ».
Selon cinq séries de récoltes de données effectuées par SMS entre décembre et avril auprès de familles bénéficiaires d’un programme d’aide financière dans la bande de Gaza, l’Unicef estime que 9 enfants sur 10 y vivent dans une pauvreté alimentaire sévère. Ces données, bien qu’elles ne soient pas nécessairement représentatives, illustrent la détérioration catastrophique de la situation depuis 2020, où seulement 13% des enfants vivaient dans cette situation, selon l’agence onusienne.
Si les faits sont avérés, ils sont extrêmement graves.
— Emilie CHALAS (@EmilieCChalas) June 4, 2024
Si les faits sont avérés, ça me fait mal au cœur pour l’image de la politique.
Si les faits sont avérés, ils doivent s’en expliquer et répondre de leurs actes devant la justice.@EricPiolle @ElisaMartinGre pic.twitter.com/s2TLPrIRBE
L’ancien maire Alain Carignon, lui-même condamné pour corruption, a également dénoncé des faits « d’une exceptionnelle gravité » qui, selon lui, « rompent définitivement la confiance des Grenoblois ».
Par Flavian BONNEAU et AFP