Éric Hazan était écrivain, éditeur d’extrême gauche et fondateur de la maison La Fabrique. Il est décédé le 6 juin à l’âge de 87 ans apres s’etre battu plusieurs années contre la maladie
Eric Hazan, écrivain et éditeur, chez lui à Paris le 3 avril 2021. MAHKA ESLAMI POUR « LE MONDE »
Eric Hazan est une figure incontournable du paysage intellectuel et littéraire français contemporain, reconnu pour son engagement politique et ses idées radicales. Hazan est élevé à Paris dans une famille juive, avec un père d’origine égyptienne et une mère roumaine. Il suit une formation de chirurgien et au bout de quelques années, il reprend la maison d’édition de son père, Les Éditions Hazan, spécialisée dans les beaux-arts.
Très tôt engagé politiquement, il milite aux côtés du FLN durant la guerre d’Algérie. En 1998, Éric Hazan fonde sa propre maison d’édition, La Fabrique, qui se distingue par une ligne éditoriale résolument critique et surtout à gauche. La maison publie des essais sur l’histoire, la philosophie, la sociologie, et la critique sociale. À La Fabrique, « il n’édite que des amis » d’après Libération. Parmi les auteurs publiés, on trouve des penseurs de renom comme Alain Badiou, Jacques Rancière, ou encore Giorgio Agamben.
Hazan, écrivain et penseur aux idées révolutionnaires
En tant qu’écrivain, Éric Hazan est l’auteur de nombreux essais sur les causes auxquelles il était attaché de longue date : le communisme, la révolution, les barricades d’hier et d’aujourd’hui, la Palestine, mais aussi Balzac et le vieux Paris. Toutes se caractérisent par une critique acerbe du capitalisme et des structures de pouvoir. Dans « L’Invention de Paris » en 2002, il propose une lecture alternative de l’histoire de Paris, mettant en lumière les luttes sociales et les révolutions qui ont façonné la ville.
Hazan se distingue en tant qu’intellectuel qui refuse les compromis. Il défend une vision du monde où la lutte pour l’émancipation et la justice est primordiale.
Par son travail, Hazan incite ses lecteurs à questionner les normes et à envisager des alternatives radicales à l’ordre établi. Éric Hazan était une des voix qui portaient les idées d’extrême gauche allant du marxisme à l’anarchisme, et notamment le Comité invisible.
Clara Torossian avec Libération et Le Monde